vendredi 23 mai 2025

J16... Deux écrins de sérénité

(Préfecture de Toyama)

Gokamaya
Après avoir exploré hier le charmant mais plus fréquenté Shirakawa-go, nous avons découvert Gokayama, un lieu moins accessible et, de ce fait, empreint d'une atmosphère encore plus authentique. Gokayama n'est pas un village unique mais un ensemble de petits hameaux nichés au cœur de la montagne dont Ainokura et Suganuma sont les plus emblématiques.

Ainokura
Ainokura est le plus isolé des hameaux de Gokayama. Une vingtaine de maisons de style gassho-zukuri, se dressent au milieu des rizières verdoyantes et de jardins soigneusement entretenus. 
(Belvédere d'Ainokura, clochette le long du chemin pour éloigner les ours !)
Rizières dans les villages
Toits pentus conçus pour résister aux abondantes chutes de neige hivernales
Ces bottes traditionnelles japonaises ("jika-tabi") séparant le gros orteil des autres
permettent une bonne adhérence et une grande flexibilité
Cette vallée reculée est également célèbre pour son papier washi connu sous le nom de "Gokayama washi". Ce papier traditionnel est fabriqué à la main à partir de fibres végétales locales. À Ainokura, la fibre privilégiée est celle du kozo, un mûrier à papier (Broussonetia papyrifera). Ce choix donne au papier une épaisseur, une solidité et une durabilité remarquables. 
Le Gokayama washi trouve de multiples usages, allant des panneaux coulissants ("shoji") qui structurent les maisons traditionnelles, aux feuilles destinées à la calligraphie, en passant par les éventails raffinés, les origamis complexes et, de manière surprenante, même la confection de robes de mariée !
(Fabriqués localement à parti du papier Washi)
Suganuma
C'est un hameau paisible d'une quarantaine d'habitants veillant sur ses 9 maisons gassho-zukuri. La plus ancienne d'ente elles date de la fin du XVIe siècle et impressionne par sa taille: avec ses 5 étages, elle s'étend sur 26m de long sur 13m de large et 15m de haut !
(Village de Suganuma)
Ces maisons gassho-zukuri sont conçues de manière à répondre aux besoins des familles qui y vivaient et aux conditions environnementales rigoureuses de cette région montagneuse. 
Elles possèdent trois à quatre voire parfois cinq étages sous leur imposant toit de chaume. Le rez-de-chaussée devait d'espace de vie principal avec notamment un foyer central pour cuisiner, se réchauffer et se rassembler. La fumée qui s'en dégageait était très importante car elle aidait à la conservation du toit de chaume en éloignant les insectes et en séchant le bois de la charpente. Les étages supérieurs étaient dédiés au stockage des récoltes et des outils et parfois à l'élevage des vers à soie.
Ces gassho-zukuri sont construites en bois et assemblées sans clou. Comme mentionné dans l'article précédent, les toits sont recouverts d'une épaisse couche de chaume, renouvelée tous les 20 à 30 ans avec la coopération communautaire. Nous avons eu la chance d'assister à cela.
Chacun son job, quelle coordination !
Changer un toit de chaume, c'est :
- retirer le vieux chaume
- inspecter et réparer la structure du toit: remplacer les poutres endommagées, refaire les liens pour assurer la solidité
- appliquer le nouveau chaume: les chaumes ayant été récoltés à l'automne précédent, mis en bottes et séchés
- fixer chaque botte avec des liens en noisetiers qui se resserrent naturellement en séchant
- découper les bords afin de créer une apparence net et uniforme
(charpente vue de l'intérieur / chaume en bottes / résultat fini)
>>> Heps, ne pars pas sans laisser un p’tit commentaire ou une p’tite question !
(STP, ajoute ton prénom pour que je puisse te répondre)  

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Grand merci Verro de me faire voyager avec toi bises A C

Anonyme a dit…

Un sacré boulot la réfection de ces toits de chaume; sympa d’avoir pu y assister !
Bertrand

VeroR a dit…

@AC, merci à toi de nous suivre au pays du soleil levant VeroR